Les 10 erreurs à éviter dans le travail de l’anxiété de séparation

1/ Travailler les absences sans bilan préalable
Les difficultés de votre chien pendant les absences peuvent avoir des causes diverses et variées. Travailler directement sur les absences sans traiter ces causes en amont va vous faire perdre du temps et de l’argent. Et parfois… il n’y a même pas besoin de travailler directement sur le problème.
Un bilan qui fait le point sur toute la vie de votre chien, son foyer, sa routine, ses autres problèmes et nécessaire pour travailler l’anxiété de séparation de manière individualisée, spécifique et holistique.
2/ Ne pas prioriser les
investigations vétérinaires
Les difficultés à rester seul sont souvent entretenues par des inconforts/ douleurs chroniques. Ces inconforts créent des variations dans les apprentissages et humeurs de votre chien. Le meilleur travail technique possible fait sur la solitude ne tiendra pas en place même avec la meilleure volonté. Apprendre à les repérer, et savoir les soulager est une priorité souvent oubliée.
Pour plus d’informations sur le lien entre santé, douleurs et comportement je vous invite à visiter les articles sur la page instagram d’Anaïs Allard ainsi que son site internet.
3/ Isoler les problèmes
de votre chien
Le stress ne vit pas dans une bulle”. Tous les problèmes de votre chien sont liés. On ne peut pas travailler sur les absences, sans comprendre le profil/ tempérament général de votre chien dans d’autres contextes (réactivité, peurs, gestion émotionnelle globale…). L’apaiser globalement et lui donner des compétences qu’il pourra généraliser à tous les contextes avant de travailler sur la solitude est important.
4/ Être fermé.e à la médication comportementale
Si le problème est avéré, sa résolution est longue et difficile. Certains chiens ont vécu de réels traumatismes pendant les absences, paniquent, ou n’arrivent pas à s’adapter quand ils ressentent de la frustration. Une béquille médicamenteuse est souvent nécessaire le temps d’intégrer de nouveaux apprentissages (et parfois + longtemps).
Le but n’est pas de “shooter” le chien, mais de lui permettre d’avoir un seuil de tolérance + élevé et des outils pour apprendre.
5/ Avoir des objectifs
trop élevés
Le travail de l’anxiété de séparation est l’un des seul problème où l’on s’attend à une résolution totale du problème.
“que mon chien sache rester seul, n’importe quand, n’importe comment, n’importe où, autant d’heures que je souhaite” n’est pas un objectif réalisable.
Il y aura toujours une forme de gestion pour mettre le chien en conditions de réussite (horaires favorables, rituel de départ prévisible, parfois durée d’absence maximale). Chaque individu a ses propres limites dans les apprentissages.
6/ Se concentrer sur les durées
et pas sur la relaxation
Ce que l’on recherche c’est la fiabilité des comportements de relaxation de votre chien, et non atteindre rapidement des longues durées. Je préfère que votre chien sache faire 100x10min dans le plus grand des calme, qu’une fois 1H en prenant sur lui ou sur un coup de chance car il était épuisé.
Créer une vraie relaxation prend du temps. Mais cela vous permettra de partir sereinement sans serrer les fesses pour le reste de votre vie commune.
7/ Être dans l’urgence
Quand le problème est avéré, le travail est long. Très long. Et moche, avec des régressions, des variations, des moments de désespoir. Ce n’est pas un problème que l’on peut régler “parce qu’on reprend le travail dans un mois”. Les urgences n’existent malheureusement pas quand le chien présente une vraie sensibilité.
Trouver des gardes, des crêches, une bonne médication situationnelle pour les absences inévitables, des solutions de gestion de magouille (voiture, pièces différentes…) sera crucial pour pouvoir prendre le temps de travailler.
8/ Ne pas prioriser votre relation
Qu’on soit honnête, c’est une problématique qui ternit notre relation avec notre chien. Difficile d’envisager un futur à ses côtés, et parfois, une légère envie de le jeter par la fenêtre.Parfois, on laisse le ressentiment s’installer et on veut croire aux “conseils rapides” lus sur internet: ignorer le chien, limiter l’affection, ne plus le calculer, passer moins de temps ensemble…
C’est l’inverse de ce qui est nécessaire: construire une relation sécurisée, fun, et cohérente. Passer du bon temps avec lui sans penser à la solitude est une clé.
9/ Ne pas collecter les données
La gestion de la solitude par votre chien sera très variable en fonction de beaucoup de paramètres qui vont façonner ses attentes envers vous et son environnement. Travailler à l’aveugle sans comprendre quels paramètres influent ou pas votre travail vous mènera à l’échec du traitement.
Par exemple, certains chiens gèrent mieux à certaines horaires, après certains types de balades, avec une certaine durée de calme avant l’absence… le diable est dans les détails !
10/ Vivre en apnée, ne pas
prendre soin de vous
Encore une fois, vivre avec un chien qui ne reste pas seul est super isolant. La gestion du quotidien est tellement pesante qu’on ne fait garder notre chien (quand on peut) que lorsque c’est “nécessaire”.
Prendre du temps pour soi, sans le chien, est cruciale pour la réussite du traitement. C’est vous qui travaillez, si vous vous épuisez, on va dans le mur.
Et si vous ne pouvez pas faire garder votre chien… on magouille ! (on piquenique autour de la voiture, on médicamente…)